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Page:Audiat - Bernard Palissy : étude sur sa vie et ses travaux.djvu/352

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pliquer les livres saints selon le grec et l’hébreu, sans la permission de l’Université. » Le parlement n’osa mécontenter le roi à ce point.

Quand l’institution nouvelle fut assise et que les tempêtes extérieures qui avaient assailli son berceau furent calmées, les troubles intestins la déchirèrent. Le favoritisme avait installé quelques-unes de ses créatures dans les chaires élevées pour le seul mérite. Aussi on vit un professeur de mathématiques, Dampestre, enseigner les mathématiques, dont il ne possédait pas les premiers éléments. Le doyen des lecteurs royaux, Pierre de la Verdure ou de la Ramée, Ramus, de Cuth, en Vermandois, l’accusa d’insuffisance devant le parlement et le fit condamner à subir l’examen. Non content de cette satisfaction, il écrit au roi, à la reine mère, au cardinal de Chastillon, conservateur de l’Université, et à plusieurs autres seigneurs du conseil du roi. Il obtint une ordonnance, le 24 janvier 1566, réglant que Dampestre et tous ceux qui désormais se présenteraient pour occuper une chaire, seraient publiquement examinés par leurs futurs collègues. Dampestre, pour éviter l’affront, céda sous certaines conditions ses fonctions à Charpentier, docteur en médecine, encore plus ignorant que lui, mais plein d’intrigues et d’ambition. Pierre Ramus l’attaqua, et si vivement que, par lettres données à Moulins, le 7 mars 1566, Charles IX exigea qu’en cas de vacance on ouvrît un concours entre tous les savants. Le lecteur du roi devait être nommé sur le rapport du doyen et des professeurs. En vertu de ces lettres patentes, Ramus fit