Page:Audiat - Bernard Palissy : étude sur sa vie et ses travaux.djvu/363

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

curer ! Voyez en Italie, en Languedoc, en Saintonge.

En effet, les eaux sont altérées par les terrains qu’elles traversent et quelquefois d’une manière funeste à la santé. Elles prennent les propriétés salines, bitumineuses ou minérales, la coloration jaune, noire ou rouge des substances qui s’y trouvent. Elles s’y échauffent même. Témoin les sources thermales. Or, on ne peut nier l’existence d’un feu souterrain entretenu constamment par un incendie qui a perpétuellement lieu. La vapeur qu’il produit soulève le sol, l’agite, le crevasse ; de là les tremblements de terre et les volcans. Qui a fourni l’explication de ces phénomènes ? Quelque livre de philosophie ? Non, mais un simple chaudron. Il était à moitié rempli d’eau froide. En bouillant, l’eau acheva de remplir le vase, et même passa par-dessus le bord. D’où vient cela ? Certainement de quelque air engendré dans l’eau par le feu. De même une pomme d’airain, percée d’un petit trou et contenant un peu d’eau, laissait, à la chaleur d’un brasier, échapper un vent si violent qu’il faisait brûler même le bois vert.

On peut donc voir après ce rapide examen des diverses eaux, que les seules bonnes sont les eaux de fontaines. Ces eaux viennent des pluies et ne viennent que des pluies. Les savants prétendent bien que toutes les eaux viennent de la mer. C’est une grave erreur. Tenez pour règle certaine « que les eaux ne montent jamais plus haut que les sources d’où elles procèdent. » Supposât-on la mer aussi élevée que le sommet des montagnes, par quel canal parvien-