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Page:Audiat - Bernard Palissy : étude sur sa vie et ses travaux.djvu/364

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drait-elle là-haut ? En passant par la terre, elle s’échapperait à la moindre veine, et abîmerait les vallées sous ses flots. Ce sont les pluies qui alimentent les sources ; et les pluies sont elles-mêmes formées par les évaporations des étangs, des lacs et surtout de la mer. On pourrait objecter que les eaux produites par les exhalaisons de l’Océan devraient être salées. Mais regardez comment se fait le sel. Le soleil enlève l’eau douce des aires où les sauniers ont parqué l’eau de mer. Aussitôt, l’eau salée se crème ; le sel est formé. Du reste, si le soleil prenait de l’eau salée dans la mer, pourquoi n’en prendrait-il pas dans le aires ? et alors comment y trouverait-on du sel ? Il y a dans les îles de Saintonge des puits doux et des puits salés. Faut-il admettre qu’ils viennent tous de la même source ? Certains îlots n’ont pas même un arpent de terre ferme, et il y a un puits d’eau douce. Ces eaux douces proviennent donc des égouts de pluie.

D’autres ont prétendu que les eaux sont engendrées par un air qui, s’étant épaissi aux parois des cavernes, se dissout en eau. Mais un air qui se dissout en eau n’est-il pas déjà de l'eau ? Les vapeurs renfermées dans les cavernes peuvent donc s’élever et retomber en pluie. Toutefois elles ne sauraient donner qu’une faible quantité d’eau. Enfin ces exhalaisons des gouffres et des grottes ne provenaient-elles pas déjà des pluies ?

Il reste à savoir comment les eaux de sources nous arrivent. Examinons les montagnes formées de pierres et de rochers ; elles sont la charpente de la terre