Page:Audiat - Bernard Palissy : étude sur sa vie et ses travaux.djvu/365

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qu’elles soutiennent, comme les os soutiennent le corps de l’homme. Sans cela les montagnes, rongées par les pluies et les torrents, auraient fini par s'abaisser au niveau des vallées. Les eaux filtrent à travers les terres, jusqu’à ce qu’elles aient trouvé un fond de roches qui les retienne. Dès qu’elles trouvent une issue, elles jaillissent en fontaines ou en ruisseaux. Et comme l’infiltration est graduelle et lente pendant l’été même, les sources continuent à couler. Voilà pour les montagnes. Dans la plaine, le même phénomène a lieu. Les eaux coulent, jusqu’à quelque banc d’argile, qui les arrête tout aussi bien que le rocher. Elles s’y rassemblent en nappes. Creusez ; elles sourdent. Elles sourdent quelquefois des sables. Mais à une profondeur plus ou moins grande, il y a toujours quelque fond imperméable et si cette source s’élève plus haut que le niveau du sol, sachez-bien qu’elle vient aussi de plus haut.

Il est donc facile, après ces principes et ces exemples, de voir la nécessité d’une eau salubre et de l’obtenir. Si donc votre maison est au pied d'une montagne, cherchez une fente dans ses flancs ; l’eau jaillira. Qu’un bassin la reçoive, formé de pierres, ayant du sable au fond, afin qu’elle puisse se purifier complètement, et avec une grille à l'ouverture pour arrêter les corps étrangers. Un second, un troisième réceptacle l’amèneront jusqu’à la maison. S’il y a des arbres, laissez-les ; s’il n’y en a pas, plantez-en. Ils empêcheront l’eau de raviner la montagne, conserveront le gazon à leurs pieds et les eaux filtreront doucement jusqu'à votre bassin.