L’erreur de Palissy ne vient-elle pas de son inexpérience et de son peu d’habitude d’observation ? Un homme accoutumé à mieux remarquer les faits, à ne pas se contenter des apparences et d’une explication improvisée, n’eût certainement pas commis cette bévue. Le mascaret doit être le premier ou un des premiers phénomènes naturels qui attirèrent son attention. Plus tard il vit la Seine, mais non pas aux époques où il se fait sentir ; et la première impression subsista.
Outre la Garonne, Bernard Palissy visita les bords du Lot et du Tarn. C’est sur les rives de ces deux charmantes rivières qu’il aurait aimé à placer son Jardin délectable ; site admirable pour une aussi fantaisiste création. En Armagnac, il rencontre pour la première fois de la marne, terre calcaire et argileuse ordinairement blanche, qu’on trouve quelquefois à fleur du sol, dit-il, quelquefois à plus de 5 ou 6 toises. On la place en piles sur les champs ; puis on l’étend comme le fumier. Le guéret est ainsi fertilisé pour dix, douze et même, prétend-on, pour trente années, suivant les régions. La marne a été l’objet de ses plus chaudes recommandations ; il ne lui connaît rien de supérieur pour l’amendement des terres. L’agriculture moderne a été de cet avis.
Aux environs de Toulouse, en Gascogne, dans l’Agenois, dans le Quercy, ce qui le frappe (p. 247), c’est le nombre des enfants victimes des vers. D’après lui, les fruits savoureux et doux de ces pays engendrent ces insectes malfaisants. Mais il n’avance cette explication que sur la foi des médecins de Paris ; ils lui