Page:Audiat - Bernard Palissy : étude sur sa vie et ses travaux.djvu/377

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métaux à distiller. Voyant qu’il ne réussissait qu’à brûler de l’huile, il proclama que les guerres avaient éteint sa lampe.

Que peuvent produire les hommes ? demande Palissy. Du grain, ils feront du pain, et des grappes, du vin. Dieu a la semence de toutes choses. Servons-nous de celles qu’il nous donne. Il est impossible d’en fabriquer de nouvelles. Les métaux sont dans ce cas. L’art les pourra purifier, fondre, étirer, leur donner telle forme qu’il voudra. Jamais il n’arrivera à en former une nouvelle espèce. Dès le commencement du monde, Dieu y a mis tout ce qui y devait être. En vain le feu consume ; en vain l’eau dissout ou engloutit. Rien ne se perd ; ce que ces deux éléments semblent avoir détruit reparaît pour périr encore et renaître de nouveau.

Palissy continue : les métaux sont des semences. Corps simples, ils ne peuvent se combiner et restent éternellement fixes. — Mélange d’erreurs et de vérité. Les corps simples se combinent fort bien ; un très-petit nombre, or, platine, mercure, et quelques autres, existent à l’état natif. Les autres sont à l’état de combinaison, et la métallurgie a pour but d’extraire les métaux de ces combinaisons qu’elle trouve toutes formées. On compte aujourd’hui soixante-cinq corps simples, c’est-à-dire impossibles à décomposer au moyen de nos réactifs. Il peut donc arriver que tel corps, regardé comme simple, sera demain décomposé. Telle a été l’eau ; tel sera probablement l’azote, et peut-être le chlore. Ces corps simples se combinent donc. Mais quand la décomposition a