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Page:Audiat - Bernard Palissy : étude sur sa vie et ses travaux.djvu/401

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bres y ont laissé. Les teinturiers, pour donner à un drap blanc la couleur rouge, le trempent dans l’eau d’alun. D’autres sels endurcissent le fer et trempent les armes.

Voilà la théorie. Examinons ces diverses idées. D’abord le sel marin, car c’est de lui qu’il s’agit ici, est-il favorable ou contraire à la végétation ? L’eau de mer peut-elle servir d’engrais ? La question a son importance. Elle a été résolue par la négative. Non ; le sel n’est pas favorable à la végétation. Et pourtant le blé vient sur les bossis ? C’est que dans l’eau de mer, dans les vidanges des aires, il y une quantité considérable de détritus végétaux et animaux, une grande abondance de phosphore, toutes matières favorables au développement des plantes.

Ce n’est pas la seule erreur de Palissy. La trempe de l’acier ne dépend pas du sel marin : c’est un arrangement moléculaire particulier. On peut détremper ou tremper le fer à volonté. Pourtant le sel matériel peut devenir la cause d’une adhérence complète. Le grès en principe n’était qu’un sable incohérent, sans liaison ; l’introduction d’un ciment calcaire ou ferrugineux lui a donné sa ténacité. Ainsi à ce point de vue le sel joue bien le rôle que lui assigne Palissy ; ce n’est pourtant pas là le cas ordinaire.

Ce qu’on ne peut s’empêcher d’admirer, c’est le génie du potier. Le voilà qui découvre le rôle des sels dans la végétation. Ses idées sur ce point sont ..ées dans la science moderne. L’expérience leur a fait subir l’épreuve ; et l’agronomie les compte parmi ses principes. Mais la pensée dominante de ce mor-