Page:Audiat - Bernard Palissy : étude sur sa vie et ses travaux.djvu/447

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tre « quelque chose mal polie ou mal ordonnée, » il sache très-bien « tirer la substance de la matière et excuser le trop rude langage de l’auteur. » C’est la pensée de Rabelais : « ouvrir la boîte pour en tirer la drogue... briser l’os pour en sucer la moelle. »

La Monographie de l'œuvre de Palissy, à la page 18, reproche à l'auteur de s’être seulement intitulé « inventeur des rustiques figulines du Roy et de la Royne mère, » et de n’avoir pas, comme au livre de 1563, ajouté « et de Mgr le duc de Montmorency. » Elle trouve la raison de cette suppression dans une rupture ou au moins un grand refroidissement provoqué par les dissidences religieuses. Mais Antoine de Pons était aussi bon catholique qu’Anne de Montmorency. Puis, le connétable était mort dés 1567. Palissy ne pouvait donc mettre ce nom en tête de son volume.

Passionné pour la diffusion des lumières, maître Bernard, en tête de son livre, annonce que le lecteur, qui ne comprendrait pas bien ou aurait besoin de plus amples explications, pourra demander à l’imprimeur la « demeurance » de Palissy ; il l’y « trouvera toujours prest à faire lecture et démonstration des choses contenues » dans l’ouvrage. Avouons qu’on ne peut pousser plus loin la complaisance. On lui a durement reproché de n’avoir pas voulu divulguer le secret de ses émaux. Les émaux étaient son gagne-pain et la vie de sa famille. Ici son existence n’est plus en cause ; il livre toutes ses connaissances avec un désintéressement bien rare.

Dans ce second ouvrage se trouvent les qualités du