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Page:Audiat - Bernard Palissy : étude sur sa vie et ses travaux.djvu/465

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pieds. La France protestante, d’accord avec l’Estoile, d’accord avec le Martyrologe protestant, raconte qu’après la journée des Barricades et la fuite de Henri III, le Châtelet qui les tenait prisonnières les condamna à être pendues, puis brûlées (mai 1588). Elles en appelèrent au Parlement qui les fit transférer à la Conciergerie. La populace, ameutée dans la cour du palais, demanda leur supplice avec de telles menaces que, malgré les instances de sa mère, le duc de Guise n’osa intervenir en leur faveur. Le parlement confirma la sentence. Les deux sœurs furent conduites à la potence, le 28 juin 1588. Le peuple en fureur n’attendit pas que l’aînée fût étranglée ; il coupa la corde et elle acheva de périr dans les flammes. Voilà les faits racontés dans tous les détails par des écrivains compétents. Aucune mention de la Bastille : d’octobre 1587 à mai 1588, le Châtelet : puis de mai à juin, la Conciergerie, telles sont les deux seules étapes que firent les prisonnières avant d’aller à la mort. La Bastille n’exista pour elle que dans l’imagination féconde de l’historien.

Il n’entre point dans mon sujet de discuter le plus ou moins d’authenticité des honteuses propositions que, d’après le pamphlétaire, leur fit faire le roi par le comte de Maulévrier. Je remarque d’abord que Charles-Robert de la Marck, comte de Maulévrier, était catholique, et catholique aussi dévoué que son frère Henri-Robert de la Marck, prince de Sedan, était calviniste ardent. C’en est assez pour que le protestant fanatique ne craigne pas de diffamer un de ses adversaires religieux. Ensuite les biographes huguenots, si bien informés de ce qui concerne les deux sœurs