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Le voici à Brest (p. 219), en basse Bretagne, où le maître maçon des fortifications du port lui affirme qu’il y a aux environs de la ville « grand nombre de coquilles de poisson qui, pour avoir croupi quelque temps dans les eaux metalliques sont reduites en metal sans perdre leur forme. » Les cadavres d’animaux, on le sait, ou les végétaux déposés dans un gîte métallique, exposés à des eaux chargées de pyrites de cuivre, par exemple, perdent peu à peu leurs molécules, qui sont instantanément remplacées par des parcelles de métal. Il en faut dire autant de ce que l’on appelle à tort pétrifications. Il n’y a pas de métallisation ni de pétrification à proprement parler ; il y a seulement des substances dont les parties constitutives font place à des métaux ou à des silices, tout en conservant exactement et absolument les formes premières de l’objet.

Palissy franchit l’Anjou (p. 343). Dans la capitale de cette province (p. 284), un maître orfèvre, Marc Thomaseau, lui montre « une fleur reduite en pierre, chose fort admirable, d’autant que l’on voit en icelle le dessous et dessus des parties de la fleur les plus tenues et les plus déliées, » Selon toute apparence, cette fleur était un polype de mer à bouquet, pétrifié.

En Poitou, en Bretagne, il voit les vitres des églises incisées par les intempéries des saisons. Les vitriers disent (p. 50) « C’est la lune qui ronge ainsi ces verres. » Lui, prétend, et avec raison, que les pluies sont la seule cause de ces dégâts car, ajoute M. Cap, « le verre est un silicate qui, dans certaines condi-