Mais pendant les vingt-cinq années de séjour dans la capitale des Santones, maître Bernard n’eut-il qu’un domicile ? Ce n’est guère probable. Aussi est-il établi par un acte authentique qu’il eut une demeure, ses fours certainement, au Quai actuel des Récollets, sur l’emplacement qu’occupe aujourd’hui le café de la Couronne. M. Dangibeaud, mort en 1849, juge au tribunal civil de Saintes, l’a démontré[1]. La pièce fondamentale de son argumentation et de ce débat est une requête adressée, au mois de mars 1576, par un nommé Bastien de Launay, au maire et aux échevins de la ville de Saintes. Nous croyons devoir reproduire de nouveau ce document[2]. Le voici fidèlement copié sur les registres des délibérations de la maison commune de Saintes. Je me contenterai de jeter çà et là quelques virgules, de mettre des accents sur les e et des points sur les i.
A nos Seigneurs les maire et eschevins de la ville de Xaintes.
Bastien de Launay vous remonstre que par cy-devant vous auriez donné et arranté audit de Launay une place et tour scize près la maison de maistre Bernard Pallicis, pour le prix et somme de cinq soulz de rente que led. suppliant a tousiours payé depuis à lad. maison commune, fors depuis quelque temps en ça qu’il
- ↑ Dans un mémoire qu’il lut, le 10 février 1843, à la Société archéologique de Saintes et que M. de la Morinerie a publié en 1863 dans l’ouvrage Saintes au XVIe siècle.
- ↑ Il a été défiguré, notamment par la Monographie de l’œuvre de B. Palissy, et M. Dangibeaud a omis deux ou trois lignes qui ont leur importance, entre autres, la phrase où il est question du connétable de Montmorency.