de Marennes, on reconnaît parfaitement la falaise, et, dans ce grand golfe des Santons, mentionné par Ptolémée, Strabon, et les autres géographes, tous ces monticules semés çà et là, collines aujourd’hui, terres flottantes jadis, et que, malgré leur changement d’état, les habitants qualifient encore du nom d’îles.
Des ferrements de navires qu’on a trouvés dans le golfe de Sithieu, nom primitif de Saint-Omer, prouvent que les Flandres, l’Artois et la Hollande étaient sous les eaux, lorsque la Manche n’existait pas encore, et que l’Angleterre était unie au continent par un isthme. Un curieux livre, imprimé d’abord à Poitiers en 1520, chez Enguilbert de Marnef, puis en 1560 à la Rochelle, chez Barthélemy Berton, le grand Routier, Pilotage et Encrage de mer, que l’auteur, Pierre Garcie, dit Ferrande, né en 1483 à Saint-Gilles-sur-Vie (Vendée), dédia à son filleul, Pierre Imbert, un de ces Imbert que connut Palissy, atteste que le potier-hydrologue ne se trompait guère. Il comptait entre Douvres et Calais 25 brasses. La profondeur est aujourd’hui plus considérable ; mais en retour, les côtes ont gagné du terrain sur l’Océan.
Cette action de la mer sur la rive Santonique que signalait maître Bernard se continue, plus puissante sur ce littoral que partout ailleurs. Ailleurs, à l’embouchure du Rhône, pour ne pas sortir de la France, se forme l’immense delta de la Camargue ; par contre, la Biscaye française est continuellement rongée. Qu’est devenu le golfe de Poitou ? De l’entrée jusqu’à Niort, il y avait 50 kilomètres. Il