dra aux Rochelais ce qu’ils avaient fait à Brouage.
Palissy — ce qui sans doute a fait dire à Lesson, Lettres sur la Saintonge, que « Palissy prend quelquefois le titre d’hydraulicien du roi Henri II » — avertit le gouverneur et les habitants qu’ils pouvaient, à peu de frais, se procurer de l’eau potable. Tout près est Hiers, situé sur un point plus élevé. Hiers a de l’eau en abondance. Il ne s’agit que d’emboîter des tuyaux de bois les uns dans les autres et d’y laisser couler l’eau. Le projet de maître Bernard fut réalisé sous Richelieu. Aujourd’hui encore, les rares habitants de Brouage pourraient bénir le nom de Palissy, si les tuyaux de plomb de l’aqueduc n’avaient été enlevés et les conduits comblés. Il leur reste pour consolation de contempler à Hiers l’ancien château d’eau.
Voilà le fruit des explorations de maître Bernard sur la côte océane ; voilà quelques-unes des observations qu’il rapporta de ces courses au bord de la mer. En outre, cette commission lui valut une assez forte somme. Elle était la bienvenue. L’argent, en effet, était rare chez lui. Palissy s’était marié, et en Saintonge certainement ; M. Morley dit : « séduit par les beaux yeux d’une Saintongeoise. » Du reste, avec une discrétion de bon goût, l’écrivain a peu parlé de son épouse. Il en a dit assez pour nous révéler un de ces esprits qu’on appelle positifs, aimant le solide et le réel, épris de la raison, n’accordant que fort peu à l’imagination, rêvant, s’ils rêvent, de fortune, d’établissement durable et un peu d’opulence. Or, ce portrait-là est pris sur nature. Rien n’empêche pourtant de croire que la femme de l’artisan, si elle ne comprit