Page:Audiat - Bernard Palissy : étude sur sa vie et ses travaux.djvu/76

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

rien aux aspirations sublimes de son époux, fut une mère exemplaire et dévouée.

Dans un humble ménage d’artisans, chaque jour amène son pain, et chaque année un enfant. Palissy fut bientôt chargé de famille. Il avait ordinairement deux enfants aux nourrices. D’autre part, les travaux de géomètre-arpenteur, parce qu’ils n’étaient point continuels, n’offraient qu’une ressource précaire ; et la peinture sur verre ne pouvait suffire aux besoins toujours croissants de la maison.

Il était dans cette situation pleine d’inquiétudes, et avec la perspective d’un avenir sombre, lorsqu’il lui tomba entre les mains une coupe de terre émaillée. L’époque de cet événement est incertaine. On peut cependant la fixer en 1539 ou 1540 ; car, en 1544, lorsqu’il fut chargé de lever le plan des marais salants, il y avait déjà plusieurs années qu’il l’avait sous les yeux.

D’où venait-elle ? Sans doute d’où est venue la poudre de terre blanche qui, en 1707, saupoudra d’un poids inaccoutumé la perruque d’un chimiste allemand, Botticher, faisant déjà des recherches pour le compte de l’électeur de Saxe, et qui, expérimentée par lui au feu, donna la porcelaine. Elle venait d’où est venue le filet de vapeur de la marmite bouillante qui révéla à Denis Papin, de Blois, la force de la vapeur ; de la pomme tombant d’un arbre qui inspira à Newton l’idée de la gravitation universelle ; des contractions qu’en 1790, Galvani remarqua aux membres d’une grenouille écorchée, attachée par un fil de cuivre à un balcon en fer, et qui