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frère s’ouvre à la sottise en crédit, au vice heureux et puissant ; celui de la sœur n’accueille que le mérite et la vertu : elle voit peu de monde.

« Nos femmes sont captives dans le harem. Ainsi les mœurs l’ont voulu ; mais celles qui appartiennent à nos grandes familles s’affranchissent de cette sévérité. La mère de l’héritier présomptif de la couronne peut même paraître à la cour et s’asseoir devant le prince qu’entoure l’éclat suprême.

« Nous avons aussi dans les montagnes de Kerneau et de Luristan des tribus nomades et guerrières, les Ilias, chez qui les femmes ne portent pas même de voile, quoiqu’elles vivent sous la tente au milieu d’un camp.

En causant ainsi, ils arrivent chez Amadia.

Zahou a nommé Bedkandir ; il raconte comment Abenhazir fut au désert secouru par le pâtre. Amadia se lève, vient à eux. « Mon frère te doit la vie, dit-elle, tu ne saurais être un étranger pour moi. Viens, place-toi à mes côtés. Mes amis, ajouta-t-elle en se tournant avec vivacité vers ceux qui formaient sa cour modeste, vous l’avez en-