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tendu, voilà le sauveur de mon frère. » C’est à qui s’empressera auprès de Bedkandir. Il se crut bossu tant on le fêtait ; mais il s’y montra peu sensible ; tout son être venait de passer sous un charme magique.

Ô qu’elle est ravissante cette jeune Amadia ! Le ciel est bien doux, la présence d’Amadia a bien plus de douceur encore. Un sourire enjoué, une taille élancée, un sein à peine caché sous une gaze plus transparente que la poussière des cascades, tout lui sied, tout lui fait parure, et la soie de sa tunique et la pourpre d’un voile ondoyant sur son front d’ivoire ; elle colore ce front de son éclat, cette belle pourpre, comme ce beau rouge des rayons du soir qui se reflète sur le bord des nuages. Bedkandir sent fuir son âme ; il bégaie quelques paroles. « Ne prends pas garde à mes discours, mais à mon trouble, dit-il ; mes discours sont à peine l’ombre de mes pensées. »

Absorbé par la présence d’Amadia, le jeune pâtre cependant a très-bien jugé d’un coup d’œil le cercle au milieu duquel il vient d’être admis. Les visages lui parais-