Page:Audibert Histoire et roman 1834.djvu/131

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 114 —

Lorsqu’il fut ainsi vêtu, son chien se mit à aboyer. Bedkandir eut quelque peine à s’en faire reconnaître.

Arrivé au bazar, il s’aperçut qu’on le regardait un peu plus que la veille. « Cela va bien, se disait-il tout bas, j’attire déjà sur moi l’attention des promeneurs ; bientôt, je l’espère, ils viendront me parler. Cela tient peut-être à quelque chose qui me manque. » Ainsi rêvant, il s’achemine vers le palais d’Abenhazir où tout se préparait encore pour une fête, car les fêtes étaient les jours d’Abenhazir. Si ce n’étaient les plaisirs, par quoi donc le riche tiendrait-il aux hommes ?

Déjà dans la vaste salle la foule se pressait. Elle étouffe presque Bedkandir. Le courant l’emporte. Il n’arrive qu’avec effort auprès d’Abenhazir, qui, cette fois, l’accueille d’un sourire. On s’en aperçoit. Personne encore ne l’aborde ; mais personne aussi n’affecte plus de l’éviter. Il avait obtenu un regard du maître.

Le petit bossu ne tarda pas à se montrer. Il fut plus entouré que jamais. Il venait pour rendre service au roi d’avancer moitié des