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casques, et la tête toute nue, sans cuirasse et le corps à peine couvert d’une toile légère, ils ont pour arme dans la main une espèce de javelot terminé par deux pointes de fer recourbées en forme de crocs ; arme terrible avec laquelle, comme le lion avec ses dents, ils déchirent leur ennemi. D’où viennent-ils ? de vaincre, non loin dans la plaine, les Alains, peuples indisciplinés, qui, après avoir franchi le Tanaïs, le Danube, le Rhin, s’étaient un moment arrêtés sur les bords du Liger ; ils ne tardèrent pas à le traverser aussi pour se mettre encore une fois en marche au pas de course, ravageant et pillant jusque sous les murs de Reims. C’est là que les Francs leur ont appris qu’ils ne devaient pas aller plus loin. En fuyant, les vaincus abandonnent l’immense butin dont le partage va servir de récompense à la victoire.

Au milieu des vainqueurs sanglans et joyeux, il en est un qui domine cette fête des camps.

À sa chlamyde parsemée d’abeilles, à ses cheveux tressés et retenus sur le front par trois cercles d’or pur, à sa voix forte et