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nourrie dans l’habitude du commandement, la taille haute, une hache à la main, le regard fier, l’attitude imposante, si jeune qu’il serait à peine un homme s’il n’était un héros, le chef des Francs, le successeur des Ricimer, des Marcomir et des Teudôme, Clovis enfin, le superbe Clovis, laisse aisément deviner en lui la majesté du rang suprême.

Dans ce butin où sont pêle-mêle les joyaux et les armes, où des captifs, jetés sous le pied des chevaux, attendent un maître comme dernière espérance ; où, dans des chars traînés par des taureaux, on a entassé les coupes d’or du festin et les vêtemens tissus par les vaincus dans l’espoir du triomphe : là, parmi tant de richesses, un vase du culte des chrétiens brille des feux de l’émeraude et du saphir. Les Alains le dérobèrent dans la basilique consacrée à celui qui, faisant de sa croix un autel, en fut tout à la fois la victime et le dieu. Devant ce dieu, Clovis a vu plus d’une fois Clotilde, sa royale compagne, baisser un front sur lequel ont coulé les ondes du baptême. « Je