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qui, à la voix du Très-Haut, chassent devant elles les conquérans ; mais sa modestie rappelait cette vierge visitée par un ange, et recevant de lui la promesse qu’elle enfanterait un fils qui serait tout ensemble prophète et roi, pontife et Dieu.

C’est dans les mains de Clotilde que ce vase précieux est déposé. Clotilde le reconnaît avec une pieuse joie ; c’est elle, c’est sa ferveur qui en avait paré l’autel de la basilique, où plus chrétienne que reine, elle a plus d’une fois prié pour un époux qu’il lui tarde de voir prier lui-même.

La nuit cependant est venue. Les Francs sont rentrés sous leurs tentes. Clotilde attend son époux ; il arrive, il se montre, terrible encore sous ses armes, mais le sourire dans les yeux. « Je vais m’éloigner de toi, Clovis, dit-elle, mais pour un seul moment. Ce vase que tu n’as pas laissé profaner par la main du soldat, est trop long-temps absent des lieux où chaque jour je vais placer sous la garde de mon Dieu tout le bonheur que tu me donnes. Jamais je n’eus tant besoin d’implorer ce Dieu. Des peuples guerriers