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ont franchi nos frontières et traversé les fleuves ; pour me rassurer, il ne faut rien moins, Clovis, que ton courage et le ciel. » Puis, comme par une illumination soudaine, Clotilde presse son époux de la suivre : « Tu veilleras sur ma prière ; tu joindras ton âme à ma voix ; Clovis, le vrai Dieu accueille tous ceux que lui amènent les dangers ou le malheur. »

Elle achève à peine, et déjà tous deux sont sortis du palais. Tout est simple, tout est facile quand on marche dans les décrets de l’Éternel. Les remparts tombent, le jour s’arrête, la bouche des faibles est éloquente, la main du berger atteint le front des géans, et voilà tout à l’heure qu’un farouche Sicambre est conduit aux pieds du Christ par une femme, être timide et tremblant.

Arrivés à un cloître construit non loin de la basilique, les époux sont reçus par un religieux qu’on eût dit placé là pour les attendre. La vue de ce religieux porte dans l’âme du monarque un sentiment qui lui était encore inconnu : le respect. Cette pâleur, cette sévérité de visage, l’horreur de