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rendrai grâce au hasard. Comme roi, il est important que je sache si ce culte n’est pas anti-social, ainsi que ses ennemis le lui reprochent. Comme homme, mes yeux ne se refuseront pas à ses clartés, s’il porte en effet avec lui la lumière.

« Dis-moi : quel est le christianisme ? En nous promenant ici tous deux, nous respecterons la prière de Clotilde. »

Le monarque prononça ces paroles avec une grande douceur. Il prit par la main le religieux, et tous deux s’enfoncèrent dans le cloître, dont les arcades, en se découpant sur le ciel d’une belle nuit, semblaient former une longue suite de tableaux à cadres de pierre sur un fond d’azur semé d’étoiles.

Après un moment de silence, le religieux, d’un ton inspiré, dit à Clovis :

« Notre culte, devant être universel, a pour chaque homme un langage particulier. Terrible ou consolant, simple ou sublime, le christianisme arrive par mille chemins divers aux esprits incultes comme aux intelligences éclairées, à la raison des rois comme au bon sens du peuple. Ma parole sera