Page:Audibert Histoire et roman 1834.djvu/152

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 135 —

ce cilice qui couvre le corps, de cette ceinture de fer qui serre les reins ; la retraite, la solitude, tout parle, tout crie, tout est animé dans cet homme. Chez lui les passions ont été si bien vaincues, que même avant de la quitter, il n’a déjà plus rien de la terre.

« Depuis long-temps, Clovis, dit le vieillard, j’espérais ta présence. Plus tu avances dans les Gaules, plus le christianisme te cerne. Prenant place à tes côtés, il se trouve jusque sur ton trône. Refuseras-tu d’être aussi sa conquête ? L’Occident te demande un Constantin. Le lieu saint qui te reçoit ne dirait-il rien à ta pensée ? Ce n’est point le hasard qui t’a pris par la main ; car les actions de ceux qui règnent ne sont pas ainsi abandonnées. Pasteurs des peuples, les rois s’en font suivre ; et Dieu, pasteur des rois, les guide à son tour, pour que peuples et rois marchent d’un pas et plus ferme et plus sûr.

« — Sans donner à ma présence, en ce lieu, une cause divine, vieillard, si par ta bouche je puis connaître ton culte, j’en