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« Les Codes humains, où sont enregistrés les châtimens, sont faits pour réprimer le crime. Le Code divin est fait pour inspirer la vertu ; ceux-là vengent la société ; celui-ci lui conserve son innocence : voilà les mœurs.

« Enfin, ce farouche patriotisme, nourri de la haine contre l’étranger, cède à cet amour commun et fraternel dans lequel sont embrassés tous les chrétiens de toutes les patries : voilà la guerre plus difficile ; la voilà surtout plus humaine.

« Telle est l’organisation sublime de cette société nouvelle. Pour l’établir sur la terre, où sont ses armées ? les voici : elles se composent de douze disciples pauvres comme le maître.

« Ils partent, ces douze disciples, porteurs du nouveau Code des nations. Forts de leur faiblesse, les voilà s’acheminant, sans se douter que le but de leur voyage est d’aller placer la croix sur la couronne des Césars ; les maîtres du monde seront soumis aussi bien que le monde. Chose admirable ! Rome, par la victoire, s’était approprié non