Page:Audiffret - Système financier de la France, tome 2.djvu/101

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fraude, qui consacrait de si grandes inégalités de répartition, et qui pouvait restreindre la consommation en arrêtant les vins, par plusieurs taxes à la fois, à l’entrée même des lieux où la population est le plus agglomérée. Ses conclusions faisaient enfin espérer le remplacement prochain de ces formes vicieuses par un mode beaucoup plus simple et bien plus équitable, qui devait supprimer, avec des ménagements conseillés par la prudence et avec de généreuses compensations pour les finances municipales, les droits du Trésor et ceux des communes perçus aux portes des villes, substituer une taxe générale de consommation basée sur la valeur vénale, au droit intérieur de circulation, et conserver le droit de détail.

Ainsi se serait réduit à deux articles un tarif qui n’établissait plus qu’une seule différence entre les consommateurs, afin d’atteindre indirectement le bénéfice du marchand et d’opposer une sorte de limite à l’intempérance.

C’était par de puissantes raisons que le droit de détail avait été maintenu il était le plus fécond pour l’État, et le plus léger de tous pour ses nombreux tributaires qui le confondaient avec le prix des boissons il ne pouvait exercer aucune influence défavorable sur les bénéfices de la culture, ni même sur ceux du commerce, puisque le cabaretier en était le premier percepteur, et qu’il ne le versait au Trésor qu’après la réalisation de ses profits, toujours sûrs. C’était aussi par un profond sentiment d’équité que toutes les autres consommations, à l’exception de celles des propriétaires sur les lieux de récolte, auraient été assujetties à une taxe égale et judicieusement calculée, sur les deux tiers du taux moyen de la vente en détail, pen-