Aller au contenu

Page:Audiffret - Système financier de la France, tome 2.djvu/122

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

supérieure et consciencieuse du bien général, plutôt que de s’être courbé sous le joug des influences locales, des illusions accréditées et d’une politique étroite. Je lui rendais grâce, ainsi qu’aux orateurs qui ont étouffé leurs dissentiments politiques dans la défense de cette grande cause nationale, d’avoir devancé la majorité parlementaire pour la ramener à la vérité et à la justice, et d’avoir préféré le rare mérite d’une conduite patriotique aux faciles honneurs d’un funeste succès car c’était seulement en se plaçant au point de vue d’une indemnité d’expropriation pour cause d’utilité publique, et en l’acceptant dans toute sa sincérité, sans aucun ménagement pour l’erreur ou pour la prévention, qu’il était possible de montrer les faits sous un jour plus décisif, d’en tirer des conséquences réparatrices, et d’en obtenir, enfin, le principe trop longtemps méconnu de l’égalité des droits entre deux industries françaises principe tutélaire qui aurait aussitôt frappé d’une habite interdiction le sucre indigène à son origine, si nous avions su l’opposer, avec la même prévoyance que l’Angleterre, à l’affaiblissement de notre richesse publique et de notre puissance navale. Mais l’ajournement de son application que l’on proposa de continuer encore pendant cinq années, contre les deux fabrications françaises si aveuglément excitées à leur perte mutuelle, semblait devoir les condamner l’une et l’autre à succomber, avec nos plus chers intérêts, sous l’épuisement de la souffrance.

À la lecture de cet amendement dilatoire au projet de loi primitif, on se demandait avec anxiété : Sur quelle industrie nationale la prolongation d’un tel supplice fera-t-elle tomber définitivement l’arrêt de la destruction ? Com-