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des bas produits, pour échapper, à l’aspect de leur imperfection apparente, au droit supérieur qui devait les atteindre. Le taux variable de ces surtaxes, grandissant avec la blancheur et la saveur de cette denrée alimentaire, a donc fait obstacle au progrès de la fabrication, et a frappé à la fois le producteur, le consommateur et le revenu public.

Nous avons renouvelé, en conséquence, nos réclamations pour solliciter l’administration de substituer à l’impôt décourageant du tarif une seule taxe applicable au sucre brut de toute nuance et un droit spécial pour le sucre raffiné.

Ce nouveau régime devait nous délivrer de tous les embarras et de tous les préjudices attachés à la tarification progressive. Il aurait excité l’émulation des fabricants et procuré un sucre de premier jet, qui pourrait s’affranchir des.tributs payés au raffinage. Il eût développé, à l’avenir, la consommation dans toutes les classes de la société, au plus grand avantage du Trésor. Enfin il eût dispensé l’administration de recourir à l’arbitrage du commerce ou aux procédés presque toujours impraticables de la science, pour s’en armer contre les progrès de l’industrie et contre les ruses de la fraude.

Cependant nous avons vu sous l’empire de la législation de 1843 à 1851, reposant comme la précédente sur des taxes proportionnelles, dont la base était toujours un prix de revient impossible à saisir et à fixer, parce qu’il s’abaissait incessamment dans les 300 manufactures des départements du Nord, par la puissance des capitaux, par le perfectionnement des procédés de la mécanique et de la chimie, enfin, par les efforts combinés ; de l’agriculture