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1823 jusqu’en 1827, avait appelé avec raison tous les ministres dans le conseil supérieur du commerce, et y avait même souvent fait entrer la personne du souverain.

Cette institution vient de renaître avec une organisation nouvelle, en vertu du décret du 2 février 1853, qui a voulu sans doute rassurer les esprits contre les témérités du libre échange, au moment où le sénatus-consulte du 25 décembre 1852 venait de supprimer la ratification législative des traités de commerce, et de placer ainsi sous la seule responsabilité du pouvoir la défense des intérêts nationaux, précédemment fortifiée par le concours des délégués du pays.

L’Angleterre, qui est aujourd’hui si avancée dans le perfectionnement de ses produits et le bas prix de ses marchandises, n’a conquis cette prééminence industrielle que par le régime prohibitif le plus énergique qui ait jamais été appliqué en Europe, et qu’elle a maintenu longtemps avec la plupart de ses rigueurs au milieu même des succès qui ne lui étaient plus disputés. Son langage est trop souvent à cet égard en contradiction avec ses actes, pour qu’il ne soit pas plus prudent de profiter de son exemple que de ses conseils.

Le système de protection est d’autant plus nécessaire à la France, qu’elle serait vaincue, sur un grand nombre d’articles, dans sa lutte commerciale contre les similaires étrangers, même sur ceux pour lesquels son climat la favorise, tels que les vins et les céréales qui rencontreraient une rivalité dangereuse en Espagne et dans la Crimée mais elle parvient aujourd’hui à triompher de la concurrence extérieure par l’excellence de son goût dans les objets d’art, de mode et d’élégantes fantaisies.