Page:Audiffret - Système financier de la France, tome 2.djvu/141

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Les droits de douanes affectent nécessairement d’une manière plus ou moins sensible les capitaux et les revenus de la propriété mobilière et immobilière ; leur système général et leurs modifications successives réclament donc, à tous les points de vue, la plus sérieuse attention du pouvoir et lui imposent le devoir de vérifier, avec certitude, l’avantage ou le préjudice qu’ils apportent aux divers intérêts de la société en exerçant leur influence salutaire ou défavorable sur l’activité du travail national, qui est la source la plus féconde de la richesse, de la puissance et de la prospérité publiques.

Les combinaisons de leur tarif doivent être constamment éclairées par les leçons du temps, par l’observation continue des faits et enfin par les conseils des autorités compétentes. C’est du point culminant où le regard de l’homme d’État peut embrasser toute la situation intérieure et extérieure du pays, que doivent s’étudier les questions difficiles et se préparer les résolutions définitives qui peuvent accélérer ou retarder les progrès de l’agriculture, de l’industrie manufacturière, du commerce ou, en d’autres termes, de la grandeur nationale et de la fortune publique. Aussi les divers gouvernements qui ont fondé les bases des fortes institutions sur lesquelles reposent la gloire et le bien-être de notre belle patrie n’ont-ils jamais abandonné de si graves intérêts aux illusions de la pure théorie, ni aux principes absolus des doctrines économiques, et sont-ils restés fidèles aux traditions administratives qui ont illustré les règnes de Louis XIV et de Napoléon 1er. C’est dans ces mémorables souvenirs, consacrés non-seulement par l’autorité des plus puissants génies, mais encore par les succès rapides de toutes les classes