Page:Audiffret - Système financier de la France, tome 2.djvu/148

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celle des prix de revient de notre industrie nationale.

L’intolérance de certains économistes ne nous pardonnera ni la modération ni la prudence de cette opinion, qui leur paraîtra trop asservie aux habitudes de la pratique des affaires, parce qu’elle commande d’ouvrir les yeux sur les conséquences des principes abstraits de la science la plus problématique avant de leur obéir.

On nous demandera aussi de compléter le tableau des droits de douanes, en y ajoutant les tributs supplémentaires que les consommateurs français payent aux industries nationales qui ont obtenu le privilège d’écarter les marchandises étrangères.

Nous répondrons que les charges plus ou moins considérables qui résultent de l’infériorité du travail d’un peuple sont aussi variables et aussi difficiles à fixer avec exactitude que le mouvement progressif de son intelligence, de ses efforts et de ses capitaux nous ne chercherons donc pas à en déterminer la quotité toujours incertaine ; mais, quel que soit le chiffre auquel puissent s’élever de tels sacrifices, s’ils ont été faits avec discernement, nous affirmerons qu’ils le rachètent de la faiblesse et de la misère, et que c’est seulement à ce prix qu’il peut acquérir son existence de nation, obtenir le bien-être, l’ordre public et le respect des lois, enfin assurer l’indépendance et la force de son gouvernement.


droits d’importation protecteurs de l’agriculture et de l’industrie manufacturière.


D’après ces principes, il nous semblerait conforme aux lois de la prudence et aux véritables intérêts du pays de mettre à l’abri de toute discussion et de toute incertitude