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rendues en son absence, ont apporté d’utiles simplifications au tarif des douanes, par une meilleure classification et par la suppression des nombreux articles de détails qui n’avaient qu’un faible intérêt pour le Trésor et pour l’industrie nationale. La sanction légale et périodique des modifications provisoirement opérées par l’administration sur les différents droits d’importation et d’exportation a presque toujours accompli et souvent même devancé les vœux du commerce et de l’industrie pour l’amélioration de ses conditions antérieures de succès au dedans et au dehors.

On voit donc que nous ne réclamons aucune règle inflexible, aucun privilège exorbitant, aucun principe exclusif des concessions internationales et des adoucissements de tarifs qui sont commandés par l’intérêt le plus général. Mais nous demandons toujours que cet avantage du plus grand nombre soit la base de toutes les décisions, et que chacune d’elles ne soit prise qu’après la vérification la plus approfondie des résultats présents et futurs, envisagés de la position élevée et sur tous les points où le regard du gouvernement doit s’étendre. Nous réclamons enfin de l’administration, pour la société tout entière, les précautions qui n’échappent jamais à l’intelligence de l’intérêt privé, parce qu’il ne livre pas ses chances de pertes ou de bénéfices au hasard des doctrines ni à la vanité des idées systématiques.

Le régime général de nos contributions publiques fait d’ailleurs peser sur les producteurs français des impôts directs et des taxes d’octroi plus lourds que ceux qui grèvent leurs concurrents étrangers. Cette considération suffirait seule pour justifier le maintien d’un tarif de droits protecteurs qui rétablit l’égalité de conditions et