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du conseil qui a été institué en 1839 près de l’administration des poudres, afin de faire concourir aux progrès des améliorations un membre de l’Académie des sciences, et des délégués du commissariat de l’artillerie, du ministère de la marine et du département des finances. Cette association de tous les intérêts et de toutes les capacités spéciales nous semblait devoir amener le double résultat de la perfection et du bon marché des poudres de l’armée de terre et de mer, de celles de la chasse, des mines, et des échanges avec l’extérieur.

Mais notre espérance à cet égard a été complétement déçue par la vicieuse organisation du service des poudres.

Ainsi le ministère de la guerre, qui n’emploie que le sixième des poudres fabriquées prononce, de sa seule autorité, la suppression ou le changement de résidence d’une raffinerie, à l’insu des autres départements consommateurs, sans l’avis préalable du comité consultatif et au mépris du rapport et de l’ordonnance du 28 février 1839 qui en ont motivé l’institution dans les termes suivants :

« … Pour éclairer chacun des trois ministères consommateurs sur la marche d’une administration qui les réunit tous dans un commun intérêt, ainsi que pour donner son avis sur toutes les questions dont l’importance exige une discussion approfondie. »

Nous voudrions à l’avenir imprimer à cette exploitation industrielle le rapide essor que lui donne, en Angleterre, la liberté de fabrication et de commerce, sans oser, néanmoins, lui assurer en France, au préjudice de la sûreté publique, la même indépendance, mais en J’affranchissant de la domination exclusive de l’artillerie.