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Page:Audiffret - Système financier de la France, tome 2.djvu/182

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Taxes des lettres.

Aussi pensions-nous dès 1840 qu’il importait d’examiner si l’abaissement de son tarif et si la substitution d’une taxe uniforme à des droits divers gradués sur la pesanteur et sur l’étendue du parcours des lettres, produiraient, pour notre population, les résultats que cette réforme semblait promettre à l’Angleterre. L’épreuve commencée devait, en effet, nous démontrer si cette nouvelle mesure était aussi favorable que nous l’espérions au commerce, à l’industrie, à tous les besoins de l’esprit, dans les arts, les sciences ou les affections de famille, et devait enrichir le Trésor par la diminution de la fraude et par le développement de tous les rapports intellectuels.

Nous voulions alors interroger l’opinion de l’administration des finances aussitôt qu’elle serait éclairée par l’expérience de l’Angleterre, pour calculer toutes les conséquences d’une innovation qui n’était pas aussi impérieusement réclamée en France par l’exagération reprochée au tarif anglais, dont les gradations arbitraires, deux fois plus onéreuses que celles du nôtre, avaient été souvent déterminées par des exigences locales, et même quelquefois par l’intérêt personnel des agents des postes. On reconnaît en effet, en examinant les résultats de notre ancien service, que les 38 millions qu’il procurait autrefois au Trésor étaient payés par 82 millions[1] de lettres à raison d’un prix moyen inférieur à 50 centimes pour chacune qu’un très-grand nombre ne coûtaient aux des-

  1. Statistique de l’annuaire des Postes, publié en 1839.