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Page:Audiffret - Système financier de la France, tome 2.djvu/228

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de nos colonies, par une assimilation persévérante et graduelle aux formes de notre organisation civile et politique, par une application habile et prudemment mesurée de toutes les institutions métropolitaines et de toutes les méthodes industrielles perfectionnées qui pourront convertir un jour, sans secousse et sans violence, ces précieuses possessions nationales en départements français. Nous avons déjà fait rentrer leurs revenus et leurs dépenses dans la comptabilité et dans le budget de l’État, en vertu de la loi du 25 juin 1841, nous les avons soumis au vote et au règlement législatifs par une conséquence naturelle et juste, qui a été souvent recommandée à l’attention du gouvernement, nous devrions appeler des représentants directs de ces intérêts nationaux à délibérer avec nous sur toutes les questions de finances, de navigation, de commerce, d’émancipation et de réformes coloniales. Nous pourrions alors, en les associant d’une manière intime à nos vues et à nos efforts, nous éclairer des lumières de leur expérience, et nous fortifier du concours de leur patriotisme pour la prospérité et pour l’honneur de la France.

« Voilà par quelles mesures préparatoires je voudrais commencer la transformation de nos colonies. Mais relâcher davantage, et peut-être briser inopinément les liens d’une obéissance passive, sur laquelle reposent encore l’ordre, le travail et le salut de tous, avant d’avoir formé la chaîne d’une société nouvelle habilement reconstruite et régénérée, désorganiser le travail forcé avant d’avoir fortement constitué le travail libre, c’est consommer la ruine de nos possessions par l’aggravation des charges des planteurs, par l’affaiblissement progressif de leur in-