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Page:Audiffret - Système financier de la France, tome 2.djvu/243

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de produits indirects toujours croissants en raison de l’augmentation successive des capitaux, des revenus et de t’épargne annuelle de la fortune nationale, mais sans aggraver d’une manière sensible le fardeau des charges publiques, parce que le redevable s’en libère, pour ainsi dire, à sa convenance, suivant ses facultés di : moment et presque à son insu, par un tribut volontaire qui se confond avec la valeur des denrées ou avec le prix des services et des jouissances qu’il paye à l’Etat.

Si l’on veut bien remarquer que ces contributions indirectes, et en quelque sorte facultatives, sont principalement acquittées par les populations agglomérées dans les villes ; que l’immunité de l’impôt des boissons, par exemple, est accordée au producteur dans toute l’étendue de son canton que les droits de douanes sont surtout une charge inhérente à l’industrie commerciale et manufacturière que les denrées coloniales sont encore, malgré les progrès de l’aisance générale, des consommations de luxe réservées à l’opulence des cités que les droits sur les sels dont nous avons sacrifié les deux tiers, sans compensation sérieuse et au préjudice de l’intérêt général, sont en quelque sorte le complément insensible de l’impôt personnel ; que les taxes des postes sont acquittées, en grande partie, par les correspondances toujours plus actives du négoce et de la banque que l’usage du tabac commence à peine à pénétrer dans les campagnes si l’on réfléchit, en outre, que la diffusion des effets publics et des actions ou des obligations industrielles, peut-être exagérée par l’impatience de la fortune, dans toutes les classes de la société, répand incessamment sur tous les points du territoire l’usage des valeurs de crédit