Page:Audiffret - Système financier de la France, tome 2.djvu/247

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des produits si féconds aux besoins de l’État. N’oublions pas désormais que tous nos revenus sont complètement imposés, sans aucune exception ni préférence, et qu’une nouvelle contribution générale qui frapperait une seconde fois ces mêmes revenus d’une double charge arbitrairement assise et violemment exigée, serait une entreprise plus dangereuse encore en politique qu’au point de vue financier.

Nous possédons, en définitive, à l’aide de nos tarifs variés, aussi faciles à perfectionner qu’à fertiliser avec les progrès de notre richesse publique, l’impôt sur le revenu national le plus ingénieusement établi comme le plus habilement perçu et qui est préférable, en tous points, à cette taxe générale, trop aveuglément, préconisée par plusieurs économistes, qu’un peuple voisin, notre émule, frappe à regret, beaucoup plus fort et beaucoup moins juste sur l’inappréciable importance de la fortune personnelle.

Nous nous sommes appliqué, par les comparaisons et par les explications que nous venons de présenter, à éclairer, autant que possible, la controverse qui s’élève trop souvent entre les divers intérêts privés sur la meilleure répartition des charges publiques. Nous serions heureux d’avoir pu parvenir à persuader l’opinion générale, par l’impartialité de nos aperçus, que notre système financier a su découvrir tous les éléments de la richesse nationale et les soumettre en même temps, avec une égale justice, aux sacrifices proportionnels que la société tout entière a le droit d’en attendre.

Nous voudrions surtout, par nos appréciations consciencieuses, contribuer à resserrer, à l’avenir, les liens de la