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Page:Audiffret - Système financier de la France, tome 2.djvu/260

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voyance législative. Il serait imprudent de supposer que cette protection divine nous réservât longtemps d’aussi généreux secours, si nous refusions de la seconder à l’avenir, et si la prudence humaine ne veillait pas plus assidûment, dans les limites de ses lumières, aux destinées financières de l’Ëtat. C’est cette dernière considération qui nous a conduit à proposer de constituer un conseil permanent pour la législation de tous les impôts, et à lui demander de fixer aussi exactement que possible, et de maintenir dans tous les temps, la proportion qui doit exister entre les différentes charges publiques et la force contributive de chaque matière imposable.

Cette tâche est grande et difficile sans doute; mais nous espérons qu’elle ne serait pas au-dessus du savoir et du patriotisme des hommes appelés par l’élévation de leur esprit et par l’indépendance de leur caractère à dominer et à diriger les intérêts économiques de la France, surtout si la haute pensée de ce conseil s’emparait de l’ensemble des revenus publics, et devait toujours éclairer par des avis préalables les décisions du gouvernement.

Nous répétons donc, en finissant, que cette institution nouvelle nous paraît indispensable pour faire suivre graduellement à notre système de contributions publiques les modifications successives de la richesse nationale, pour réparer les inégalités de la répartition des impôts, pour améliorer, sans secousse, le régime actuel des différents tarifs, et pour défendre la propriété mobilière et immobilière, l’industrie manufacturière et agricole, le commerce, la navigation, les colonies et le trésor de l’État, contre l’instabilité des principes, la divergence des opinions sur l’économie politique, les influences locales ou