aussi dangereuses qu’insensées qui prônent l’égalité des fortunes, conduiraient infailliblement à la destruction de toute nation, de toute famille, de toute existence individuelle tendant à s’élever au-dessus de l’ignorance et de la misère ; car c’est dans l’agglomération de la propriété, d’ailleurs si modérée par nos lois civiles et fiscales, et dans l’emploi de toutes les forces productives habilement ménagées par l’industrie, que réside le secret providentiel de faire vivre et prospérer le grand nombre avec les fruits d’un capital, dont la distribution individuelle condamnerait bientôt chacun de ces stériles niveleurs de notre inégale destinée à succomber sous les efforts d’une impuissante détresse. Toute atteinte portée à la propriété est en définitive une attaque indirecte contre tous ceux qui n’ont d’autre ressource que l’activité de leurs bras et de leur intelligence.
Les 541 millions d’impôts que nous venons de récapituler doivent avertir le pays le plus agricole, qu’il importe de ne pas réduire outre mesure les revenus affectés aux salaires de la plus grande partie de la population, et qu’en restreignant trop les fruits de la culture au profit du Trésor, on décourage des améliorations qui assurent le pain de l’indigence et concourent au bien-être de toutes les classes ouvrières.
Il serait juste aussi de se rappeler, en préparant les voies et moyens du budget de chaque exercice, que la propriété foncière supporte une large part des charges publiques, par le payement des impôts directs, en même temps qu’elle prend une seconde part très-large aussi dans toutes les autres contributions, et que, par l’effet des partages héréditaires, de la fréquence des échanges et des droits de