Aller au contenu

Page:Audiffret - Système financier de la France, tome 2.djvu/332

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
330
SYSTÈME FINANCIER. — LIVRE II

Repoussons donc de toutes nos forces les exemples donnés par la faiblesse ou par l’inexpérience de plusieurs États de l’Europe, qui ont despotiquement soumis leurs créanciers aux rigueurs imprévoyantes du remboursement morcelé par séries. Il faudrait, pour employer un semblable moyen, n’avoir aucune connaissance exacte de la composition de notre dette en 5 0/0, ni aucun sentiment de la puissance de nos ressources financières et du crédit de l’État. Ce serait armer la méfiance générale de toute celle que le gouvernement semblerait éprouver lui-même, que d’opposer imprudemment la loi du plus fort aux obstacles du discrédit. Ce serait se faire accuser de devancer par la contrainte le moment que la confiance publique n’aurait pas encore marqué à la sagesse et à la justice de l’administration.

Un pays aussi riche et aussi puissant que la France, dont la dette totale n’absorbe pas même le sixième des revenus du budget et se compose d’effets publics parvenus presque tous au-dessus du pair, qui peut se procurer à bas prix les fonds disponibles des départements par l’entremise de ses principaux comptables, et des subsides plus importants encore par une simple émission de bons du Trésor, enfin qui obtiendrait des ressources considérables par un appel aux capitalistes nationaux et étrangers, pourrait-il solliciter, pour la diminution du loyer des capitaux qui lui sont confiés, l’usage de la menace ou de la contrainte envers les créanciers de l’État ?

En considérant le caractère particulier des propriétaires entre lesquels se trouve désormais presque immuablement classé le fonds des 5 0/0, et en passant en revue les voies et moyens que le Trésor pourrait éventuellement présen-