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Page:Audiffret - Système financier de la France, tome 2.djvu/333

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EXAMEN DU CRÉDIT DE L’ÉTAT.

ter aux demandes probables de remboursement, on demeure convaincu, dans une circonstance opportune, de la facilité d’une opération pour laquelle les ressources disponibles se trouveraient si évidemment supérieures aux besoins réels. Car, ainsi que nous l’avons déjà démontré, il faut n’avoir aucune intelligence du crédit pour prétendre qu’il ne puisse agir aujourd’hui, comme autrefois, que par des gages matériels, tandis que toute sa force réside à présent dans l’invincible influence de la justice et de la vérité de ses actes. Nous ne répondrons donc à ceux qui seraient assez aveugles pour prétendre qu’il est indispensable d’accumuler en espèces, dans les caisses de l’État, tout le capital de la dette inscrite avant d’en proposer le remboursement ou la conversion, qu’il ne faut jamais entreprendre une semblable opération que lorsque la provision qu’elle exige ne doit être faite qu’avec de nouvelles rentes à plus bas intérêts que les précédentes, et qu’au moment où son exécution notoirement acceptée par l’opinion publique ne suppose presque aucune chance de payement en numéraire.

Après cet exposé des ressources extraordinaires du Trésor, pouvait-on craindre encore que le gouvernement, qui aurait ménagé avec une habile équité les convenances des premiers prêteurs, développé la puissance d’un semblable crédit, et qui serait appuyé en même temps sur la sécurité du présent et de l’avenir, comme sur le concours intelligent et intéressé de capitalistes jaloux de s’associer à sa fortune, ne fût pas assez sûr de sa force pour offrir spontanément à chacun de ses créanciers un remboursement égal pour tous, et dont la justice et l’utilité eussent été reconnues et avouées par la conscience publique ? Car