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FRANZ SCHUBERT

de ses bras et pleura. Et moi, combien je pleurai plus encore ! »

Tel est le rêve de Schubert, cela est doux et triste comme un jour d’automne. N’y cherchons, ni une intention, ni un but que l’auteur ne pouvait y avoir mis. Il a rêvé, et il a écrit ce qu’il a rêvé. C’est le son mélancolique d’une harpe éolienne ; le souffle du zéphir l’a produit, le souffle du zéphir l’emporte : pourquoi en demanderions-nous davantage ?

Dans la jeunesse, les accès de tristesse sont heureusement passagers. Schubert était jeune, aussi voyons-nous apparaître l’année 1825 dégagée pour lui des nuages sombres dont la fin de 1824 était entourée. Une actrice célèbre à cette époque, Sophie Mûller, arrivée récemment de Manheim, réunissait chez elle le monde artistique et littéraire ; sa maison devint pour Schubert et ses amis Jenger et Vogl un lieu hospitalier recherché avec empressement. Là on entendait les Lieder du jeune compositeur, et Sophie Mûller prenait plaisir à chanter