autre. Celui de Tensia se posait sur les gens comme pour saisir et garder d’eux quelque chose, alors que celui de l’enfant avait toujours l’air d’une offrande.
Églantine cessa ses visites à la pension dès que Jacques Hermont pût reprendre les siennes. Mais l’hiver arrivait, et les promenades n’étaient pas toujours possibles ; il amenait alors sa fille dans le logement. Tandis qu’elle jouait, perdue au milieu des joujoux qui encombraient la pièce, il faisait de la musique. Et pour toute une après-midi, un bien-être s’installait au cœur d’Églantine. Toujours timide et craintive, elle comprenait que, malgré son désir, elle n’oserait jamais solliciter la permission de toucher à l’harmonium de Jacques Hermont. Qu’était son petit savoir auprès de celui de cet artiste ? Elle trouvait jolie la musique légère qu’il jouait pour plaire à Tensia, mais elle lui préférait de beaucoup les longues sonorités du plain-chant qu’il reprenait après son départ. À l’entendre, elle retrouvait ce goût de chanter qui s’attachait à elle comme une chose indispensable à sa vie. Et puis elle savait bien que c’était cette musique-là, et rien que celle-là, qu’elle aurait chantée si la voix ne lui avait pas fait défaut. Pendant les premiers