Page:Audoux - Douce Lumiere.djvu/239

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Églantine, était aussi indispensable qu’un bien. S’il lui arrivait de l’oublier un instant, elle restait inquiète comme quelqu’un qui vient d’égarer un objet qu’il lui faut retrouver sur l’heure. Elle n’était jamais bien loin, sa douleur. Au premier signe elle accourait, traînant après elle une chaîne aux anneaux si durement forgés qu’une vie tout entière ne suffirait pas pour la briser.

Ce soir-là, seule chez elle, le cœur douloureux et la pensée torturée, elle se demanda :

« Sans cette souffrance, est-ce que je pourrais vivre ? »