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Page:Audoux - Douce Lumiere.djvu/84

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jours, sur le chemin dur, des pas qui se hâtent comme pour fuir un danger.

Dans le taillis, ainsi que dans la clairière, pas une feuille ne bouge, pas un oiseau ne pépie. De temps en temps seulement, un ramier qui s’ennuie passe d’un arbre à l’autre avec un rapide battement d’ailes. Puis les rayons blanc et or, qui éclairaient si magnifiquement les arbres, disparaissent un à un et brusquement le bois tout entier s’assombrit.

— L’orage approche, dit Noël, qui s’essuie le front, le nez levé vers de gros nuages noirs qui s’amoncellent avec rapidité. Il parle de prudence, il parle même d’une petite maison, au bord de la route, où il est grand temps d’aller s’abriter, car avec un ciel de cette couleur, il faut compter sur la grêle avant peu. Églantine, ainsi qu’elle le faisait autrefois, se moque de sa crainte. Un abri ? Ils en ont un sous ce grand chêne, si large de branches et si épais de feuillage qu’il pourrait abriter tous les gens de Bléroux. Elle sait cependant que la foudre frappe de préférence les grands arbres, mais sa pensée ne s’y arrête pas. Elle garde cette insouciance d’elle-même, et ce mépris du danger qu’elle a toujours montré. Et puis, elle aime le