Page:Audoux - Douce Lumiere.djvu/83

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veilleuse dont les fleurs ont un éclat que rien ne peut ternir. Et sa pensée lui montre certaine plante d’Algérie, plante droite et fine aux fleurs splendides et sans cesse renouvelées.

Aujourd’hui, en ce plein août, parce que la chaleur les accable, ils s’étendent et s’endorment paisiblement au bord d’un épais taillis, face à une clairière où les chênes, les bouleaux et les sapins vivent en bon voisinage. Ils l’aiment, cette clairière dont tous les arbres leur sont familiers. Il n’en est pas un sur lequel ils n’aient grimpé autrefois. Peut-être, dans leur léger sommeil, rêvent-ils qu’ils sont redevenus enfants et qu’ils jouent à cache-cache dans les plus hautes branches.

Des pas, qui se hâtent et résonnent sur la terre dure d’un chemin proche, les réveillent ; des gens parlent d’un orage qui se prépare, et qu’il ne fera pas bon attendre sur la route. Noël, redressé, cherche d’où vient la menace, mais elle est encore loin, sans doute, car au-dessus d’eux le ciel est pur, et autour d’eux rien n’annonce l’orage. Rien, sinon une chaleur lourde qui les alanguit et leur ôte l’envie de parler.

Du temps passe pendant lequel il ne leur est plus possible de dormir. Et tou-