Page:Audoux - La Fiancee.djvu/155

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ennuyé retrouver sa mère qui l’attendait pour le départ.

En arrivant sur le port, Paul vit tout de suite qu’il y avait autant de monde qu’un dimanche. Cependant, il remarqua que les gens ne se promenaient pas tranquillement le long des quais et sur la jetée. Tout ce monde paraissait soucieux et affairé. Des groupes d’hommes parlaient haut et discutaient sur des sommes d’argent.

Pendant que sa mère faisait déposer ses colis tout auprès du bateau, Paul s’approcha des groupes, et à travers les appels et les discussions, il apprit que c’était le jour de la foire aux poulains. On ne voyait pas l’endroit où se tenait la foire, on n’en entendait pas non plus le bruit, mais d’instant en instant, on voyait arriver sur le port une femme qui conduisait par la bride une jument et son poulain.

Parfois, plusieurs hommes suivaient derrière ; leurs vêtements étaient à peu près semblables, mais on reconnaissait tout de suite le marchand à la façon dont il surveillait de l’œil l’allure du poulain. La femme faisait