qu’il avait envie de pleurer. Enfin il se tourna vers moi pour me dire : « Je suis bien heureux. »
Je crois qu’il aimait bien tout de même ses petites filles, mais elles ne l’intéressaient pas, tandis qu’il lui semblait que son fils était à lui tout seul. Il l’avait tant désiré !
Devant nos amis il disait très haut : « C’est mon fils ! » Mais quand il était seul avec moi près du berceau, il disait : « C’est mon petit garçon. »
Pendant la nuit il se levait pour le regarder, et au moindre cri il le prenait dans ses bras et le berçait longuement.
Aussitôt que l’enfant fut sevré il s’occupa lui-même des soins à lui donner. Il le baignait et l’habillait avec adresse. Il lui préparait aussi ses légers repas. Puis ce furent des promenades sans fin. Le petit n’aimait que son père et c’est à peine si j’osais lui donner une caresse, tant j’avais peur de contrarier mon mari. Il me disait souvent : « Embrasse donc tes filles et laisse-moi mon fils. »
Son bonheur me rendait moi-même très heureuse, mais le malheur nous guettait…