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Page:Audoux - La Fiancee.djvu/203

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Un jour que j’avais appelé le docteur pour un bobo qu’avait ma petite Lise, il fut frappé de l’extrême maigreur de mon mari et il l’obligea à se laisser ausculter. À peine eut-il appuyé son oreille que je vis ses yeux s’agrandir avec inquiétude.

Il écouta longtemps et quand il eut fini, il fit une longue ordonnance. Puis comme je l’accompagnais à la porte il me dit presque bas : « Surtout veillez bien à ce qu’il prenne ses remèdes, car le mal est déjà très avancé. »

Je ne me rendais pas bien compte de la gravité de cette maladie, ce ne fut que huit jours plus tard que le docteur, me trouvant seule, m’en donna tous les détails alarmants.

À force d’y réfléchir, je me souvins que mon mari avait commencé à tousser à la suite d’une pluie qui l’avait surpris dans la campagne, ce jour-là il avait ôté son vêtement pour en couvrir son enfant et il était resté assez longtemps dans ses effets mouillés.

Depuis, la toux avait toujours été en augmentant. En peu de temps le mal fit de grands progrès et mon mari dut bientôt renoncer aux promenades. Sa bonne humeur disparut, il