Page:Audoux - La Fiancee.djvu/34

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rante du large éclat qu’il arrachait à sa souche, et le clapotement sonore de l’eau rejaillissante, qui inonda ses bourreaux presque autant que lui-même.

Les deux vieux, fiers de leur victoire, ne sentaient pas que leurs vêtements étaient mouillés, pas plus qu’ils ne souffraient de l’essoufflement que leur causait le long effort qu’ils venaient de fournir. Ils étaient enfin satisfaits. Et, longtemps, sans rien dire, ils restèrent à regarder l’arbre abattu et à moitié noyé. Ce n’était pas tout. Il fallait maintenant le sortir de l’eau afin de pouvoir, par la suite, le scier en menus morceaux. Péniblement, avec les instants de répit nécessaires, ils le ramenèrent sur la terre ferme.

La nuit, pendant ce temps, arrivait à grands pas, comme si elle avait hâte de cacher un forfait. Et bientôt tout fut noir dans le clos.

Brisés de fatigue, à bout de souffle, Nestin et Nestine trouvèrent cependant la force de s’assurer, en tâtonnant, que le vaincu était bien couché tout entier sur la terre. Et avant de l’abandonner, ils lui cassèrent chacun une