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MARIE-CLAIRE

et elle disparut un jour sans qu’on pût jamais savoir ce qu’elle était devenue.

La Saint-Jean approchait, et pour fêter l’anniversaire de mon arrivée à la ferme, Eugène dit qu’il fallait m’emmener au village.

Pour ce jour de fête, la fermière me fit cadeau d’une robe jaune qu’elle avait portée quand elle était jeune fille.

Le village s’appelait Sainte-Montagne. Il n’avait qu’une rue, au bout de laquelle se trouvait l’église.

Martine m’entraîna vite à la messe déjà commencée. Elle me poussa sur un banc, et elle-même alla s’asseoir sur celui qui était devant moi.

L’impression grave que j’avais eue en entrant dans l’église s’effaça presque aussitôt. Deux femmes, derrière moi, ne cessèrent de parler du marché de la veille, et des hommes qui se trouvaient près de la porte ne se gênaient pas pour parler tout haut.

Il n’y eut de silence que lorsque le curé monta en chaire. Je crus qu’il allait prêcher, mais il annonça seulement les mariages : à